Wwake

WWAKE est présente chez WHITEbIRD depuis bientôt 10 ans.

Plus qu’une marque de joaillerie, WWAKE est une chaîne de connexions sensibles — entre la Terre, les artisans, et celles et ceux qui portent ses bijoux. Fondée en 2013 à New York, la maison réinvente les bijoux de transmission dans un langage minimaliste et engagé.

Prenez un moment avec nous pour découvrir Wing Yau, la fondatrice de la maison WWAKE.

1. Qui es-tu Wing ?
J’ai passé une grande partie de mon enfance en Amérique du Sud, à Lima, mais aussi dans la forêt amazonienne, le désert, l’Antarctique…Être adolescente dans un pays dont je ne parlais pas la langue et dont j’ignorais les coutumes a été une expérience profondément formatrice. J’y ai vécu mon passage à l'âge adulte, dans un monde qui n’était pas le mien - c'était assez déstabilisant. Résultat : je n’ai pas vraiment le sentiment d’appartenir à une culture précise — sauf quand je crée. C’est là que je me sens chez moi.

Cette expérience a aussi affûté ma sensibilité aux perspectives non occidentales, un regard qui imprègne mon travail chez WWAKE, notamment dans notre manière de sourcer les saphirs.

2. Quelles sont tes sources d'inspiration ? As-tu une obsession pour un thème en particulier en ce moment ? 
En ce moment, je suis fascinée par la dentelle ancienne. Ce que j’aime, c’est le détail façonné à la main, chaque nœud comme une empreinte du temps passé à le réaliser. Ce sont des objets-patience. J’aime tout ce qui prend beaucoup de temps à réaliser : tissage, broderie… Je pense souvent à la personne qui l’a créé, à ses pensées pendant toutes ces heures silencieuses.

De manière plus large, je suis passionnée par l’histoire culturelle et l’anthropologie. Par exemple, pourquoi accordons-nous tant de valeur aux bijoux ? Les bijoux sont puissants, c'est l'un des premiers témoignages de l'humanité qui a été trouvé.

Je m'intéresse à notre relation historique à ces objets, et aux raisons pour lesquelles ils ont encore de l'importance pour nous aujourd'hui. Je trouve fascinant que nous accordions depuis toujours de la valeur aux bijoux et aux matériaux précieux. Il y a beaucoup à apprendre sur nos désirs inhérents et nos systèmes de valeurs.

3. Parle-nous de ton parcours, qu'est ce qui t'a mené de la sculpture à la joaillerie ? Comment est né WWAKE ?

Je suis complètement tombée dans la joaillerie ! Au début, je faisais de grandes sculptures portables et j'étais très intéressée par la manipulation de marchandises historiques (coton, bronze, argent, or) pour en faire des formes sculpturales. Ensuite, j'ai réalisé des sculptures bulbeuses en fibres teintes à la main qui s'enroulaient autour du cou.

Mais je vivais alors dans une ville assez petite, sans public pour ce type de travail. J’avais le sentiment de créer dans le vide. J’ai donc changé d’échelle, de médium, et commencé à explorer les matériaux précieux de façon plus intime. Je m’intéressais toujours à la valeur symbolique de ces matières, tout en cherchant à proposer une nouvelle lecture de la joaillerie traditionnelle.

WWAKE a été l’une des premières marques à créer des bijoux en opale fins et délicats, jouant avec les vides et les superpositions inattendues. Tout s’est enchaîné à partir de là. Et aujourd’hui, je reviens doucement à des formes plus sculpturales.

4. D'où te vient ton amour pour les pierres et pour les opales en particulier ?
L’opale, pour moi, c’est la magie de l’enfance. À neuf ans, on m’a offert une opale boulder. J’étais fascinée par ses reflets, presque holographiques. Je crois que je cherche toujours à retrouver cette émotion. 

5. As-tu des rituels créatifs ou des habitudes de travail ?
Je commence mes journées avec une tasse de thé et je me tresse les cheveux. Ensuite, je passe beaucoup de temps derrière un écran (pas très glamour !), alors l’inspiration me vient surtout le soir : en cuisinant, en marchant… Mes meilleures idées naissent quand je laisse mon esprit vagabonder.

6. Nous avions adoré découvrir tes adresses préférées à Brooklyn dans notre City Guide New York, pourquoi avoir choisi ce quartier pour t'installer ?
Quand je suis arrivée à New York, vivre à Manhattan était hors de portée. Mes ami·es artistes et moi avons posé nos valises à Brooklyn, tout simplement parce que c’est ce qu’on pouvait se permettre. Mais ce qui donnait du sens à tout ça, c’était notre communauté — c’est elle qui colorait nos vies.

7. WWAKE est une marque avec des engagements éthiques et sociaux très forts. Quels sont les projets et accomplissements dont tu es le plus fière à ce sujet ?
Développer notre offre de saphirs éthiques avec nos communautés minières sri-lankaises et nigérianes au cours des sept dernières années a représenté un effort considérable. Il a fallu des années pour développer l'offre et la cohérence provenant de ces régions, et l'intégration de ces saphirs dans notre collection principale a nécessité une mobilisation collective considérable ! Je suis très fière de la manière dont nos bijoux non seulement soutiennent, mais aussi développent notre activité grâce aux relations à long terme avec les communautés minières.

8. Les pièces WWAKE se portent merveilleusement en accumulation. Quel est ton stacking favori ? Quelles sont tes pièces préférées parmi toutes les collections que tu as créées ?
Mes pièces préférées sont les pendentifs Boréalis - chacun d'entre eux est unique et met en valeur la beauté de la pierre, chacune étant choisie à la main par mes soins. Je les adore tous. J'adore les empiler avec nos pendentifs - c'est très excitant pour moi lorsque nos clients les choisissent pour les mélanger et les utiliser pour représenter des moments significatifs de leur vie.

Mais je l'avoue, ma combinaison de colliers préférée pour WWAKE sera toujours la chaîne linear avec le collier three-step !

9. Des projets à venir ?
Oui ! En octobre, je lance une série de pendentifs sculpturaux. J’ai hâte de les révéler.

10. Mini-portrait imaginaire : si tu étais...
Un bijou : le médaillon de Marie-Antoinette, avec une mèche de cheveux et un mot manuscrit.
Une pierre : un saphir étoilé vert.
Une fleur : un magnolia rose.
Un plat : un poisson maison, cuisiné avec amour.
Une œuvre d’art : Lost in Transit (2019) de Rose Salane.
Un pays : le Brésil.
Un animal : un chien paresseux… et heureux !