Bea Bongiasca

Chez WHITEbIRD, nous aimons les créateurs qui bousculent les codes avec le sourire. Avec Bea Bongiasca, c’est un feu d’artifice. Couleurs pop, formes ludiques et inspirations entre Tokyo et Milan : ses collections sont comme des bonbons design qu’on préfère porter au doigt plutôt qu’oser croquer. Diplômée de la Central Saint Martins, déjà incontournable dans la joaillerie contemporaine, Bea s’adresse à une génération qui veut du sens sans renoncer au style.

Pour célébrer l’arrivée de ses collections Baby Vine et Tarallo chez WHITEbIRD, Bea s’est prêtée au jeu de notre interview : confidences créatives, références arty, et un regard sincère sur son parcours.

1. Si tu devais résumer l’univers de Bea Bongiasca en quelques mots ?
Pop, coloré, fun.

2. De la scène underground tokyoïte au design milanais, ton style est une explosion joyeuse de cultures pop. Comment ton parcours a-t-il forgé cette identité visuelle si singulière ?
Je pense que mon esthétique est profondément liée à ma personnalité, et aux influences qui m’ont façonnée. J’ai grandi à Milan, avec une mère qui travaille dans la mode et le luxe — c’est une véritable esthète, et ça m’a beaucoup marquée. Très jeune, j’ai eu la chance de voyager avec elle, notamment au Japon : une expérience fondatrice. Plus tard, j’ai étudié le design joaillier à la Central Saint Martins, au cœur d’un melting-pot culturel incroyable. Vivre à Londres, au contact d’une communauté aussi diverse, a enrichi mon regard et nourri ma créativité.

3. À seulement 30 ans, tu es déjà une icône de la joaillerie contemporaine. Quel a été ton tout premier lien au bijou ?Petite, j’adorais créer des bijoux à partir d’objets miniatures de maisons de poupée. Puis, lors de mon premier voyage au Japon, j’ai découvert ces répliques miniatures de nourriture en plastique — j’étais fascinée ! J’en ai utilisé pour un projet d’art à l’école, où j’ai réalisé mes tout premiers bijoux… que j’essayais déjà de vendre à mes copines 😂

4. Tes bijoux sont comme du bubble gum en or 9 carats. Quelle est la part de savoir-faire derrière cette fantaisie ? Et pourquoi produire exclusivement en Italie ?Je pars souvent d’une idée, ou de plusieurs, qui mijotent dans un coin de ma tête. Je fais des recherches, je crée des moodboards, puis je dessine — beaucoup ! Quand l’âme de la collection commence à émerger, on passe en modélisation 3D, puis on imprime les premières formes. Ensuite, direction l’atelier, où je travaille avec les artisans pour transformer ces idées en pièces réelles, en testant techniques et finitions. Et quand on tient enfin LA pièce dans LA bonne couleur (toujours le plus dur !), on lance la production.

En tant qu’Italienne, il m’a toujours semblé essentiel de faire fabriquer mes bijoux en Italie. Notre pays est reconnu dans le monde entier pour la qualité de son artisanat, et je tiens à soutenir ces savoir-faire. Mon atelier est à Valenza, berceau de la joaillerie italienne : je m’y rends souvent, parfois chaque semaine, et je suis en contact quotidien avec l’équipe. Cette proximité crée une relation de confiance et de collaboration qu’il serait difficile d’avoir avec une grosse usine à l’étranger. Je suis fière que chaque pièce porte en elle une petite part de ce patrimoine italien.

5. L’émail coloré est ta signature. Que représente cette matière pour toi ?
L’émail, c’est la liberté totale en matière de couleur — bien plus qu’avec les pierres précieuses. Les gemmes imposent une palette limitée, et trouver la teinte parfaite est souvent très compliqué. Avec l’émail, tout devient possible. Mon équilibre idéal : l’éclat de l’or, la vivacité de l’émail, et le magnétisme d’une pierre bien choisie. C’est là que la magie opère.

5. L’émail coloré est ta signature. Que représente cette matière pour toi ?
L’émail, c’est la liberté totale en matière de couleur — bien plus qu’avec les pierres précieuses. Les gemmes imposent une palette limitée, et trouver la teinte parfaite est souvent très compliqué. Avec l’émail, tout devient possible. Mon équilibre idéal : l’éclat de l’or, la vivacité de l’émail, et le magnétisme d’une pierre bien choisie. C’est là que la magie opère.

6. La collection Baby Vine ressemble à une jungle miniature pleine de vrilles. Quelle a été ton inspiration, et en quoi cette série parle-t-elle à notre génération ?
You’re So Vine est née dans la continuité de ma collection Floricultural, qui explorait la botanique et le langage secret des fleurs. L’idée ici, c’est que les bijoux semblent envahis par des vrilles, comme si la nature s’était emparée de l’or. L’émail devient une sorte de contamination joyeuse — rare dans la joaillerie, où la couleur passe presque toujours par les pierres. Ce contraste entre l’or lisse et les surfaces émaillées crée un effet de mouvement, presque vivant. Je pense que cette approche parle à notre génération, qui cherche à réinventer les codes, même dans le bijou.

7. Et Tarallo ? Ces spirales hypnotiques, c’est un clin d’œil aux snacks italiens ou au design Memphis ?
J’adore le Memphis, il est toujours quelque part dans ma tête. Mais cette fois, l’inspiration vient de souvenirs d’enfance : ma grand-mère était originaire des Pouilles, et je jouais avec des taralli comme si c’étaient des bagues. Ces souvenirs m’ont inspirée Tarallo — une collection aux formes généreuses, pleine de tendresse, où la couleur et la joie restent au cœur.

8. Y a-t-il une forme que tu n’as pas encore explorée et qui t’inspire en ce moment ? Je travaille en ce moment sur une nouvelle collection qui s’intéresse davantage à la texture qu’à la forme — un terrain que je n’ai pas encore vraiment exploré. J’ai hâte de voir où cela va me mener.

9. Quelles œuvres (films, musiques, artistes…) nourrissent ton imaginaire au quotidien ? J’aimerais avoir plus de temps pour m’immerger dans mes passions — musées, expos, voyages... Mais entre le bureau et les déplacements, c’est parfois difficile de retrouver ces moments de respiration.

10. Ton bijou préféré (de ta collection ou non) : celui que tu porterais pour danser à Tokyo, bruncher à Milan ou flâner à Paris ?
À Tokyo, je porterais des pièces statement comme le collier Maxi Vine ou un mélange de chokers pop bien colorés, pour leur côté très mode. À Milan, des bagues Baby Vine assorties à ma tenue, sur presque tous les doigts. Et à Paris, sûrement des boucles d’oreilles fun comme les Two Tone Flower, en double sur chaque oreille.

11. La question rituelle WHITEbIRD : ton mini portrait chinois. Si tu étais…
Un bijou : une bague
Une pierre : un diamant vert citron en forme de cœur
Une fleur : un bouquet d’orchidées multicolores, de lys et de pivoines
Un plat : un bento japonais très élaboré
Une œuvre d’art : Bacchus et Ariane de Titien
Un livre ou un auteur : J.R.R. Tolkien
Un pays : le Japon
Un animal : un chat tout doux

12. Pour finir, un mot de Stéphanie Roger, fondatrice de WHITEBIRD : qu’est-ce qui t'a immédiatement séduite dans l’univers de Bea Bongiasca ?
J’ai adoré dès la première minute la personnalité joyeuse, spontanée de Béa que j’ai rencontrée il y a quelques années. Ses bijoux sont à son image colorés, graphiques, décalés. Ils rendent la vie plus légère.