Mona Jensen, fondatrice de Tom Wood

Design scandinave, matériaux recyclés, esthétique brute. Tom Wood fait son retour dans la sélection WHITEbIRD. Un luxe raffiné, unisexe et pensé avec conscience, conçu pour durer.

Derrière la marque se trouve Mona Jensen, une visionnaire discrète qui brouille les frontières entre éthique et savoir-faire, et rêve d’une joaillerie sincère, proche du corps et ancrée dans le réel.

Pour lui souhaiter la bienvenue, nous lui avons posé quelques questions :

1. Vous venez du branding et du digital. Qu’est-ce qui vous a menée à la joaillerie ?

Deux forces m’animent depuis toujours : l’une créative, l’autre analytique. Après plus de 15 ans dans l’industrie du branding et du marketing, dont les 6 dernières à diriger ma propre agence, j’ai eu envie de mettre mes compétences à l’épreuve autrement qu’à travers des frameworks stratégiques et du conseil. Après une année de préparation, j’ai décidé en 2013 de quitter mon poste et d’investir tout mon temps et mon énergie dans la création de Tom Wood.

2. Pourquoi avoir choisi un nom masculin pour une marque aussi personnelle ?

Tom Wood, c’est ma part masculine, mon alter ego. C’est aussi un masque derrière lequel me cacher quand je ne veux pas être au centre — ce qui est souvent le cas.

3. Les chevalières ont été votre point de départ. Que représente cette pièce pour vous

Le premier bijou auquel je me suis attachée est mon alliance, en 2010. Je ne voulais pas d’un anneau classique, et mon mari a trouvé deux chevalières vintages qu’il m’a proposées comme alternative. Elles étaient en argent, audacieuses, androgynes, très différentes de ce qu’on voyait alors sur le marché. Leurs proportions et leur poids m’ont immédiatement séduite. Nous avons gravé la surface avec notre date de mariage, comme un code secret, et j’ai eu l’impression que nous formions une sorte de « gang », avec des bagues fortes et visibles, bien plus qu’une alliance traditionnelle.

4. En quoi l’esthétique scandinave façonne-t-elle votre travail au quotidien ?

La Norvège est célébrée pour ses paysages naturels, qui m’ont profondément marquée. J’ai grandi sur une petite île en bord de mer, le long des falaises de la côte ouest, entourée par la nature. J’ai toujours été inspirée par la force et l’impact du temps sur la nature, un concept que l’on retrouve non seulement dans mon mode de vie, mais aussi dans de nombreuses collections Tom Wood.

5. Tous vos bijoux sont unisexes. Pourquoi ce choix dès le départ, et comment cela influence-t-il votre processus créatif ?

Avant Tom Wood, j’étais plutôt « montre » et j’aimais porter de grosses pièces. À l’époque, l’offre en joaillerie était limitée et majoritairement féminine. J’ai compris qu’il manquait une place pour des bijoux pensés pour des gens comme moi : des personnes attirées par des designs plus épurés et affirmés. Je ne me préoccupe pas du genre : seul comptent le design, les formes et la qualité.

6. Pouvez-vous nous en dire plus sur les engagements éthiques de Tom Wood ?

Créer des bijoux que nous aimons implique aussi d’être en accord avec leur origine et leur fabrication. Responsabilité sociale et environnementale vont de pair. Chez Tom Wood, nous nous engageons à garantir des conditions de travail équitables, sûres et saines pour notre équipe comme pour nos partenaires, grâce à plusieurs certifications et autorisations professionnelles. Nous faisons preuve de transparence sur toute notre chaîne d’approvisionnement et, en juin dernier (2025), nous avons lancé notre toute première collection 100 % traçable, incluant les pierres — un jalon majeur. Atteindre une traçabilité totale, c’est aller à contre-courant dans une industrie encore très conservatrice, qui ne cherche pas forcément la lumière.

7. Brutalisme, architecture, nature… Quelles images nourrissent votre imaginaire ?

Ma maison de rêve, ouverte sur l’océan, me nourrit en permanence, me pousse à travailler plus dur et à aller plus loin.

8. Le Japon occupe une place importante dans votre univers, et vous y avez même ouvert une boutique. Qu’est-ce qui vous attire dans cette culture ?

Dès mon premier voyage à Tokyo, il y a dix ans, j’ai été fascinée par la culture japonaise et ses habitants. Leur valorisation d’un savoir-faire transmis de génération en génération, et leur exigence de qualité dans tous les domaines, résonnent profondément avec mon travail et ma philosophie.

9. Votre showroom à Oslo, votre jardin, les musées… Comment votre quotidien influence-t-il votre travail ? Avez-vous des rituels créatifs ?

Mon quotidien n’est pas si créatif ; il est plutôt effréné et touche à peu près tous les aspects de notre activité. Mais c’est justement ce qui m’apporte une approche réaliste de mes créations, et j’y tiens. Je suis assez fonctionnaliste dans ma manière de concevoir et de créer, et j’aime comprendre les chiffres.

10. Qu’est-ce qui vous inspire en ce moment ?

Un instant fugace peut m’inspirer autant qu’une œuvre d’art ou d’architecture. Mes moments les plus créatifs arrivent spontanément, souvent de nulle part. Ils sont presque toujours liés à une expérience vécue, une découverte, une observation de la nature et du réel.

11. Mini-portrait Chinois :

Si j’étais...

Une pierre : l’opale noire

Une fleur : peut-être le bouton d’or des glaciers. Une fleur robuste, qui pousse au sommet des montagnes escarpées et rocheuses de Norvège.

Un plat : le Larb Moo, un plat thaï frais et épicé que j’adore.

Une œuvre d’art : l’île de Naoshima, au Japon

Un livre : Shantaram

Un pays : le Japon

Un animal : le tigre

Merci d'avoir répondu à toutes nos questions et bienvenue à la collection Tom Wood !